PSA élevé, que faire ?

Le PSA (Antigène Prostatique Spécifique) a été découvert à la fin des années 80. C’est une molécule qui est une  protéine fabriquée uniquement par la prostate. C’est là tout son intérêt. Une élévation du taux indique une anomalie prostatique. Le taux normal varie d’un laboratoire à l’autre de 2,5 à 4 ng par millilitres.

Quand le PSA est élevé, il faut toujours l’interpréter dans son contexte. La simple élévation du PSA ne signifie pas forcément une pathologie grave.

Le PSA peut s’élever chaque fois que la prostate est concernée : 

  • dans les infections urinaires–prostatiques
  • après la pose d’une sonde urinaire
  • après une endoscopie de l’appareil urinaire

Ainsi une augmentation isolée tu dosage de PSA ne signifie pas automatiquement la présence d’un cancer de la  prostate . Quand le patient a eu une infection urinaire et surtout une infection prostatique documentée,le taux de PSA peut monter de façon importante et parfois ne redescendre que progressivement au terme de plusieurs mois. Il n’est donc pas recommandé de faire un dosage de PSA dans un contexte d’infection.

Quand il n’y a pas de contexte évident d’augmentation du PSA (notamment pas d’infection avec un test bactérien urinaire négatif : ECBU), Il faut alors avoir une démarche rigoureuse de diagnostic.

Le Taux / la vitesse d’augmentation

Quand le PSA est au-dessus de la valeur normale 

  • Il faut d’abord s’interroger sur le volume de la prostate. La prostate dite normale est d’environ 20 g .L’augmentation de volume de la prostate est extrêmement fréquente après 50 ans. Il s’agit de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Elle touche environ 90 % des hommes au-delà de 50 ans.L’augmentation de volume de la prostate est une des causes importantes d’ élévation du PSA. On apprécie le volume de la prostate en pratiquant le toucher rectal éventuellement confirmé a l’aide d’une échographie. On peut dire schématiquement que 10 g de prostate donnent 1 point de PSA :ainsi une prostate de 60 g peut donner raisonnablement jusqu’à 6 de PSA. Les prostate très volumineuses ( au delà de 100g ) peuvent donner des PSA parfois très élevés et surtout très fluctuants.
  • Il faut regarder quelles étaient les valeurs plus anciennes du PSA et déterminer si celui-ci est stable ou au contraire en augmentation.

Ainsi à titre d’exemple: un PSA un peu élevé mais stable dans le temps est souvent moins problématique qu’un PSA plus bas qui serait en ascension progressive.

Il n’est pas rare de constater des fluctuations de faible intensité du PSA. Il ne faut pas conclure trop rapidement à une augmentation. Il est prudent de contrôler le taux par un nouveau dosage dans les six à huit semaines. Si possible dans le même laboratoire et à distance du dernier rapport sexuel (5 à 6 j d’abstinence)

Néanmoins, chaque fois que le PSA est au-dessus des valeurs normales et surtout si on constate une augmentation progressive du taux de PSA il faut éliminer avec certitude la présence d’un cancer de la prostate. Outre l’examen physique de la prostate (par le  toucher rectal), l’examen complémentaire a réaliser en premier est une I.R.M. de la prostate.

Celle-ci a pour objet de déterminer si il y a une anomalie à l’imagerie ou dans la diffusion des ondes qui traversent  la prostate. L’anomalie constatée est classifiée aujourd’hui de façon internationale (classification de PIRADS). Cette classification va de 1a 5 : les images classifiées 1 et 2 sont considérés comme plutôt bénigne les images de type 3 sont intermédiaires et celle de type 4 ou 5 nécessitent généralement une vérification par la pratique d’une biopsie prostatique.

Sans entrer dans la polémique autour du PSA on peut dire qu’il s’agit d’un marqueur dont  le dosage est simple à réaliser par une prise de sang, dont le coût n’est pas très élevé.

C’est un moyen essentiel pour le diagnostic précoce du cancer de la prostate. Il s’agit d’un cancer silencieux, très fréquent dans la population . Avant l’utilisation du PSA le diagnostic de cancer de la prostate était fait souvent très tardivement, au stade de métastases.

Il ne s’agit néanmoins pas de déclencher la pratique d’examens complémentaires coûteux et qui peuvent être source d’inquiétude pour le patient chaque fois que le PSA s’est légèrement modifié. Il convient toujours de faire un nouveau contrôle quelques semaines après et d’interpréter celui-ci dans le contexte du patient.