Tumeurs de vessie

Rappel anatomique

La vessie est un réservoir dans lequel s’accumule l’urine produite par les reins. Il s’agit d’un réservoir musculaire extensible placé au-dessus de la prostate, et en arrière du bassin. Sa paroi mesure environ 0,5 cm d’épaisseur et présente plusieurs couches concentriques. Une tumeur de vessie peut se développer aux dépens de la couche muqueuse (urothélium) en contact avec l’urine.

tumeurs de vessie
Tumeurs de vessie

Qu’est ce qu’une tumeur de vessie ?

Le terme de tumeur de vessie ou carcinome regroupe des entités très différentes. Depuis le polype bénin jusqu’à l’authentique tumeur cancéreuse. La différence entre les polypes bénins et les tumeurs cancéreuses résultent dans la capacité qu’ont ces tumeurs à infiltrer la profondeur de la paroi de la vessie et notamment à atteindre le muscle vésical (détrusor). La découverte d’un polype de vessie ne signifie donc pas obligatoirement la présence d’un cancer, la très grande majorité de ces polypes sont plutôt bénins même s’ils nécessitent un traitement approprié. 

Le diagnostic

Les symptômes majoritaires sont : le saignement c’est à dire la découverte de sang dans les urines. Il peut s’agir aussi de manifestations irritatives (envie plus fréquente d’uriner, sensation de brûlures en urinant). Parfois ce sont des infections urinaires répétées qui font porter le diagnostic.

Les examens complémentaires doivent être réalisés

Le frottis urinaire

Au niveau des urines un examen cytobactériologique des urines, un frottis urinaire permettant de déterminer ou non la présence de cellules tumorales dans les urines.

Explorations radiologiques, échographie ou scanner

Des explorations radiologiques, échographie ou scanner. Ils se font avec une équipe spécialisée. Ces examens permettent de déterminer la présence ou non de polype et en cas de tumeur cancéreuse d’en effectuer le bilan d’extension

La cystoscopie

L’examen clé est la cystoscopie : il s’agit aujourd’hui d’un examen que l’urologue réalise sous anesthésie locale, sous couverture d’antibiotiques (antibioprophylaxie).

La cystoscopie

La cystoscopie consiste à introduire une caméra souple après l’anesthésie du canal de l’urètre à l’aide d’un gel anesthésiant. C’est un examen qui est peu douloureux, rapide, permettant de visualiser la présence des polypes (la taille et l’aspect). 

La résection endoscopique des tumeurs de vessie

Une fois le diagnostic de tumeur ou polypes de vessie réalisé, il convient d’en déterminer précisément sa nature : s’agit il d’un polype bénin ou d’une tumeur cancéreuse. Pour cela il convient d’effectuer une intervention sous anesthésie par les voies naturelles : la résection endoscopique. C’est une intervention conduite sous anesthésie, par les voies naturelles avec une caméra permettant de retirer les polypes dans leur totalité ou dans le cas d’une tumeur cancéreuse d’en effectuer des prélèvements précis.
L’analyse tissulaire permettra de déterminer avec précision la nature bénigne ou cancéreuse qui sera un guide essentiel pour le traitement.

En cas de polype non cancéreux

Le traitement consiste en l’ablation complète de tous les polypes, ce qui aura été réalisé par voie endoscopique. Il peut être nécessaire de compléter le traitement par instillation qui se déroule en consultation. Elle consiste en l’introduction d’une sonde urinaire permettant de positionner un produit au niveau de la vessie. Il existe différents types de produits que l’on peut introduire et qui permettent de limiter jusqu’à 80 % le risque de récidive des polypes. Ces polypes bénins doivent faire l’objet d’une surveillance rapprochée et précise pour éviter d’une part le risque de récidive et d’autre part le risque de transformation.

En cas de cancer de vessie

En cas de tumeur primitivement cancéreuse, la stratégie du traitement est pluridisciplinaire et elle sera décidée à l’issue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Celle-ci nécessite la collaboration de confrères oncologues, radiothérapeutes, chimiothérapeutes et de votre chirurgien urologue.

Dans le cas où le cancer est étendu au muscle de la vessie, il sera proposé au patient une cystectomie (ablation totale de la vessie). Cette intervention est le traitement de référence de toutes les tumeurs infiltrantes. Une chimiothérapie pourra encadrer le geste chirurgical.

Deux alternatives sont possibles :

Néo-vessie
  • Une néovessie : en fonction de l’âge du patient, de ses caractéristiques et des éléments de la tumeur, on peut créer une nouvelle vessie avec un segment d’intestin, on parle alors d’entéroplastie de remplacement.
  • Une dérivation cutanée via un segment intestinal ou dérivation de Bricker : S’il n’est pas possible pour des raisons cancérologiques ou techniques de réaliser une nouvelle vessie, votre urologue dérivera directement l’urine vers l’extérieur par l’intermédiaire d’un conduit intestinal abouché à la peau au niveau de la paroi abdominale.

Chacune de ces techniques de dérivation sera évaluée au cas par cas, l’option choisie sera toujours précisée et discutée longuement avec votre urologue et son équipe  lors des rendez-vous préopératoires.

 

Chez l’homme, l’ablation de la vessie s’associe à l’ablation de la prostate étroitement intriquée. Chez la femme à l’ablation de l’utérus. Le chirurgien doit ensuite créer un nouveau circuit de dérivation des urines en remplacement de la vessie.
Dr Stéphane Adjiman, Chirurgien Urologue Paris
La chirurgie robotique

L'utilisation du robot Da Vinci améliore la prise en charge chirurgicale

En diminuant notamment les saignements peropératoires et en permettant une préservation des structures (sphincter et nerf érectile) souvent plus précise.

En cas de réalisation d’un remplacement de la vessie par de l’intestin (entérocystoplastie) les fuites urinaires sont fréquentes en post-opératoire dans les premières semaines, notamment le temps que la nouvelle vessie puisse jouer son rôle complet de réservoir. Une rééducation est alors souvent proposée. De la même façon, l’intervention peut générer des difficultés d’érection, elles feront l’objet d’une prise en charge spécifique avec un protocole de rééducation post-opératoire.

Dans tous les cas, un suivi post-opératoire précis vous sera systématiquement proposé avec notamment la réalisation d’examens radiologiques complémentaires permettant de s’assurer du bon déroulé de votre protocole de soin.

Le rôle de l’urologue est de vous accompagner tout au long de votre parcours de soins et de vous guider après son intervention chirurgicale et de votre convalescence.

Découvrir la chirurgie robotique

Les soins post operatoires au CMC Ambroise Paré

Ils sont sous  la direction du chirurgien urologue et du médecin de l’étage d’urologie. Les soins sont dispensés par une équipe d’infirmière assistée par des aides-soignantes, ainsi que par des kinésithérapeutes.

Ces équipes sont spécialisées en urologie.

Votre chirurgien urologue le Dr Adjiman et votre anesthésiste vous verront quotidiennement jusqu’à votre sortie.

Les soins post-opératoires au CMC Ambroise Paré

L’hospitalisation se fait à l’étage d’urologie. Le chirurgien urologue, l’anesthésiste et le médecin d’étage sont en charge des soins et de la prescription postopératoire.

Notre médecin d’étage assurera le suivi non chirurgical.

L’équipe d’infirmières est spécialisée en urologie. Vous y retrouverez également des kinésithérapeutes spécialisés.

Votre chirurgien urologue, le docteur Adjiman et votre anesthésiste seront présents quotidiennement jusqu’à votre sortie.

Le jour de la sortie

Notre assistante est Madame Elsie Crespy. Son bureau se trouve à l’étage d’urologie. Vous aurez pris contact avec elle avant votre hospitalisation et préparera avec vous votre sortie.

Elle vous donnera les ordonnances de sortie comprenant des éventuels soins infirmiers, des prescriptions médicamenteuses. Des examens biologiques ou radiologiques à réaliser.

Vous pourrez définir avec elle votre rendez-vous postopératoire.

Mme Elsie Crespy
Tel 01.46.41.87.75
Email secretariat-urologie@clinique-a-pare.fr

 

La convalescence

Une fiche de conseils postopératoire vous sera donnée, chaque intervention présentant ses particularités.

Après une cystectomie, il est nécessaire de boire de façon abondante.

Votre ordonnance de sortie comprendra des médicaments contre la douleur si cela était nécessaire, une injection quotidienne d’anticoagulants en général pour 15 jours pour empêcher le risque de phlébite.

Il est important de vous reposer après l’intervention mais également d’avoir un peu d’activité physique. Il faut cependant éviter tout effort significatif ou activité sportive. Votre alimentation pourra être progressivement élargie. La conduite automobile est autorisée après quelques jours.

La première visite postopératoire avec le docteur Adjiman aura lieu trois semaines à un mois après l’intervention. Dans l’intervalle, il se tient à votre disposition pour tout renseignement.