Facteurs de risques et hygiène de vie

Les facteurs de risques reconnus et indiscutables sont l’âge, l’origine ethnique ainsi que les facteurs génétiques.

Comme pour d’autres cancers, l’hygiène de vie et l’alimentation ont sans doute un rôle dans l’apparition où l’évolution du cancer de la prostate. On ne peut que recommander l’application de règles de bon sens par le contrôle des apports calorique et une activité physique régulière.

Quels conseils ?

La sédentarité, l’excès de poids, la difficulté de maintenir une alimentation variée et équilibrée peuvent conduire progressivement à la constitution d’un syndrome métabolique. Or, le syndrome métabolique (surtout le périmètre abdominal-bedaine) associé à l’hypertension artérielle constitue un risque plus élevé d’apparition du cancer de prostate. Le syndrome métabolique est une association de plusieurs paramètres. Il est associé à une augmentation de la graisse à l’intérieur du ventre.

Ses composants sont :

  • un périmètre abdominal (tour de taille) élevé
  • un taux élevé de sucre dans le sang (hyperglycémie au delà de 1,2g)
  • un excès de triglycérides (Hypertriglycéridémie) –Un taux bas de bon cholestérol (HDL bas)

La définition du syndrome métabolique est la présence d’au moins trois de ces anomalies.

Tenter de réduire ces facteurs de risques est important pour la prévention mais aussi à tous les stades de la maladie. L’hygiène alimentaire constitue un point fondamental ; il ne s’agit pas de pratiquer un régime mais de changer progressivement le mode d’alimentation. La réduction des apports caloriques se fait principalement par la diminution des graisses d’origine animales, des boissons sucrées et de l’alcool.

En savoir plus sur un mode d’alimentation équilibré

Les conditions également de votre alimentation peuvent être revues et voici quelques conseils :

  • Manger des petites quantités à chaque repas et mastiquer lentement. Démarrer le repas par les végétaux, les salades par exemple. Le plat principal doit être placé après.
  • Fractionner votre alimentation :trois repas plus deux collation. Éviter le grignotage.
  • Prenez vos repas assis et dans le calme
  • Essayez d’arrêter de manger dès que vous n’avez plus la sensation de faim.

La sensation de faim disparaît généralement au bout d’un quart d’heure quelle que soit la quantité de calories ingérées. L’activité physique est votre deuxième atout Il ne s’agit pas forcément de faire du sport intensif mais par contre d’avoir au quotidien une activité régulière par exemple une demi-heure de marche. L’idéal est d’y associer trois séances au minimum hebdomadaires d’activité plus soutenue de type vélo ou natation par exemple.

Quand appliquer ces conseils ?

L’application de ces règles est utile à tous les stades de la maladie. Elles deviennent particulièrement importantes quand un traitement « hormonal » vous a été prescrit. Ce traitement peut être prescrit en association avec la radiothérapie pour la rendre plus efficace mais aussi au plus long cours quand la maladie n’est plus accessible à un simple traitement local. Le principe général du traitement hormonal est la diminution de la production de testostérone. La testostérone est le « carburant » des cellules tumorales. En faisant diminuer le taux de testostérone, on empêche les cellules tumorales de se multiplier. On peut ainsi assister à une régression importante de la maladie. Le principe du traitement hormonal est connu depuis plus de 50 ans ses modalités ont beaucoup changé pour le rendre aujourd’hui plus acceptable.

Néanmoins il est reconnu que le traitement hormonal prescrit plusieurs mois peut modifier ou aggraver un syndrome métabolique préexistant. Il est clair que sa prescription doit s’accompagner de règles de vie et d’hygiène diététique pour éviter cette aggravation. J’ai toujours retenu le conseil donné sous forme de boutade par un de mes anciens professeurs d’Urologie : « quand je prescris un traitement hormonal je demande aux patients d’avoir un chien ! » Plus sérieusement la prise de conscience qu’une action est possible par la modification simple de règles de vie et d’alimentation, fait beaucoup pour le contrôle de la maladie. Il peut parfois être utile de se faire aider par un nutritionniste.