Les aspects génétiques du cancer de la prostate

1) La fréquence

Le cancer de la prostate est un cancer dont il est aujourd’hui démontré qu’il existe des facteurs de risques génétiques, des formes familiales, et des associations possibles avec des cancers du sein ou de l’ovaire dans la même famille.

Les facteurs de risque d’apparition d’un cancer de la prostate sont aujourd’hui bien définis :

  • les facteurs ethniques avec en France l’origine afro caribéenne
  • L’existence de cancers de la prostate dans la famille ou de cancer du sein ou de l’ovaire
  • L’exposition professionnelle particulièrement aux pesticides.

Ainsi on considère qu’environ 20% des cancers de la prostate sont d’origine familiale et 5% sont en rapport avec une anomalie génétique très précise dont  la transmission se fait sur un mode dominant, c’est-à-dire susceptible de s’exprimer à chaque génération.

2) Dans quel cas évoquer une forme génétique ?

On parle de formes familiales quand il existe au moins 2 cas en ligne  directe (Père, fils, frère). Ses formes représentent environ 20% des cancers  de prostate.

Il existe deux types de formes génétiques :

  • Des formes familiales qui sont associées à des anomalies génétiques dites polygénique et  dont  la transmission héréditaire n’est pas constante d’une génération à l’autre . Cette forme représente 15% des cancer de prostate.
  • Les formes familiales apparentées à une anomalie génétique unique précise. La transmission se fait alors de génération en génération sur un mode dit dominant même si tous les individus d’une même famille ne sont pas atteints.Cette forme représente 5 % des cancers de la prostate. C’est dans ce groupe que l’on retrouve également le plus souvent des antécédents familiaux de cancer du seins ou de l’ovaire chez les femmes de la famille. Il s’agit d’anomalies génétiques qui touchent le mécanisme de réparation de l’ADN. Il en existe deux types principaux BRCA1er BRCA2.Ces anomalies exposent également à d’autres cancers sur d’autres organes et peuvent toucher les hommes mais également les femmes de la famille.

Ainsi, le risque de découvrir une forme de cancer lié à un gène précis est d’autant plus important que :

  • Il existe 3 cas dans la famille soit en ligne directe soit chez les apparentés (Père, Fils, frère ou neveux, oncle du côté maternel ou paternel)
  • Il suffit de 2 cas si le cancer de la prostate a été diagnostiqué avant l’âge de 55 ans dans la famille.

3) Comment faire le diagnostic ?

Dès qu’une forme familiale est suspectée , une consultation avec un généticien spécialisé est recommandée : c’est la consultation d’onco-générique. C’est une spécialité récente, Les délais d’obtention de la consultation sont parfois importants ainsi que les délais de réalisation des examens. On ne peut que regretter une certaine forme de lenteur pour l’obtention des résultats dans des circonstances où l’ensemble des familles se trouve concerné.

Au sein du centre d’urologie de Paris  j’ai souhaité un accès simplifié à la consultation d’Onco-génétique dans le cadre de notre prise en charge multidisciplinaire des cancers. Cela permet un accès rapide au diagnostic des formes familiales.

Le diagnostic est fait de façon simple par un prélèvement dans la bouche avec un petit tampon qui permet de recueillir des cellules souvent  complété par des prélèvements sanguins.

Les résultats des tests demandent  souvent plusieurs semaines .Ils sont rendus lors d’une consultation spécifique qui permet d’avoir des explications claires sur les implications éventuelles au sein des familles

4) Quelles conséquences quand il existe une forme familiale ?

Ces conséquences sont doubles :

D’une part dans la prévention et le diagnostic précoce du cancer de la prostate chez les hommes de la famille , mais également lorsqu’une origine génétique précise a pu être diagnostiquée, la prévention s’étend aux femmes de la famille lorsqu’il est avéré qu’il existe un risque également de cancer de l’ovaire ou de cancer du sein.

Ainsi on recommande alors un dépistage du cancer de la prostate dès 40 ans (toucher rectal et PSA) tous les ans pour les hommes de la famille.